Simondon 1958-2018

La revue Implications-philosophiques.org publie des articles du dossier « Simondon 1958-2018 » concocté par le Centre international des études simondoniennes (MSH Paris Nord).

Au terme de deux décennies de (re)découverte croissante de l’œuvre de Gilbert Simondon, et six décennies après la parution de son premier ouvrage, le Centre international des études simondoniennes propose un dossier d’introduction pédagogique à cette œuvre qui non seulement inspira Gilles Deleuze ou, aujourd’hui, Bernard stiegler, mais permit également en son temps la reconstruction post-bergsonienne de l’ontologie à partir d’un « réalisme des relations » dont Gaston Bachelard fut le grand précurseur. Ce dossier s’ouvre sur un rappel des difficultés dans l’édition et la réception de l’œuvre, puis aborde successivement les grandes filiations et les domaines de recherche qui font de cette œuvre un trésor théorique pour notre époque.

Le dossier proposé sur l’œuvre philosophique de Gilbert Simondon (1924-1989) paraît soixante ans après son premier ouvrage, et fait suite à deux décennies de (re)découverte active et sans cesse croissante de cette œuvre en France et en Belgique d’abord, puis en Italie, et enfin sur le plan international – Argentine et Brésil, Canada, Allemagne, États-Unis, Chine et Japon, etc. Des traductions espagnoles – par les Argentins – puis allemandes et anglaises ont ainsi vu le jour depuis quelques années, et en France l’œuvre est enfin intégralement publiée depuis peu. Le Centre international des études simondoniennes (CIDES) de la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord a été créé fin 2013 pour entériner ce mouvement progressif de découverte mais aussi pour accompagner sa poursuite, et il a profité de l’internationalisation de ce mouvement pour se doter d’une équipe composée de douze membres de six nationalités différentes, tous spécialistes de Simondon. Les textes qui constituent notre dossier sont écrits soit par ces membres du CIDES, soit par des chercheurs – en l’occurrence deux chercheuses – dont les travaux récents sur ou à partir de Simondon constituent un apport notable.

     Ces textes, volontairement brefs, veulent constituer une introduction pédagogique – forcément incomplète – à l’oeuvre de Simondon et à son actualité philosophique, en se focalisant à cette fin sur certains points qui ont particulièrement attiré l’attention de ceux qui se sont vraiment penchés sur cette œuvre lors de sa (re)découverte  :

  1. ses difficiles édition et réception (texte 1) ;
  2. son double rapport aux pensées influentes de Gaston Bachelard et Henri Bergson (textes 2 et 3);
  3. son apport précurseur à la techno-esthétique naissante et sa contribution originale à la problématique socio-politique (textes 4 et 5);
  4. son influence sur l’œuvre célèbre de Gilles Deleuze (texte 6);
  5. son actualisation possible pour penser le numérique (texte 7).

Encore une fois, il ne s’agissait pas de couvrir l’ensemble des grandes thématiques de cette œuvre, telle la thématique proprement technologique de Du mode d’existence des objets techniques, mais de privilégier certains aspects particulièrement porteurs d’avenir et/ou décisifs pour saisir son sens, ses visées ultimes et son unité – d’abord restée incomprise ou réduite à une perspective techniciste qui n’a jamais été celle de Simondon, dont la technophilie s’opposait au « technicisme intempérant » de certains cybernéticiens comme également à la technocratie de la « société du rendement ».

>> consulter la présentation du dossier par Jean-Hugues Barthélémy, directeur du Centre international des études simondoniennes (CIDES), et chercheur associé HDR à l’université Paris-Nanterre http://www.implications-philosophiques.org/non-classe/dossier-simondon-1958-2018/

>> « Gilbert Simondon : brève histoire d’une réception difficile », par Giovanni Carrozzini
http://www.implications-philosophiques.org/non-classe/gilbert-simondon-breve-histoire-dune-reception-difficile/

>> « Simondon et Bachelard », par Vincent Bontems
http://www.implications-philosophiques.org/non-classe/simondon-et-bachelard/

>> « Simondon et Bergson », par Jean-Hugues Barthélémy
http://www.implications-philosophiques.org/non-classe/simondon-et-bergson/

>> « Simondon et la techno-esthétique », par Ludovic Duhem
http://www.implications-philosophiques.org/non-classe/simondon-et-la-techno-esthetique/

>> « Simondon et la politique », par Andrea Bardin
http://www.implications-philosophiques.org/non-classe/simondon-et-la-politique/

>> « Deleuze et Simondon », par Judith Michalet
http://www.implications-philosophiques.org/non-classe/deleuze-et-simondon/

>> « Penser le numérique à partir de Simondon ? », par Coline Ferrarato
http://www.implications-philosophiques.org/non-classe/penser-le-numerique-a-partir-de-simondon/

>> Accès au dossier complet
http://www.implications-philosophiques.org/category/semaines-thematiques/simondon-1958-2018/

Spectacle vivant et neurosciences

Ouvrage collectif dirigé par Pierre Philippe-Meden et Vanille Roche-Fogli

Comment mettre en place des protocoles d’expériences permettant aux artistes et aux chercheurs d’étudier les connaissances implicites des performers ? Quelle conscience les neuroscientifiques ont-ils de la variabilité des résultats qui pourrait résulter d’une même étude impliquant des acteurs de différentes écoles de jeu (kathakali, butô, mime corporel, etc.) ? En quoi la pratique du spectacle vivant met-elle en jeu ce que le metteur en scène Eugenio Barba nomme « les connaissances implicites » dans le domaine des sciences de la vie ? Pourquoi les acteurs sont-ils perçus comme sincères par certains et menteurs par d’autres ? La lecture des articles de vulgarisation scientifique est-elle suffisante pour les chercheurs en arts du spectacle vivant ? Une thèse de doctorat qui ne repose pas sur des expérimentations est-elle valable ? Comment reconnaître une donnée scientifique d’une donnée parascientifique ? Pour faire de la veille documentaire, quelles revues consultez-vous régulièrement ? La maîtrise de l’anglais est-elle nécessaire si l’on s’intéresse aux neurosciences ? Quels sont les aspects du spectacle vivant qui seraient intéressant à étudier pour les neurosciences ? En quoi l’approche scientifique du corps peut-elle être un frein à l’imaginaire ? L’émotion vraie fait-t-elle plus forte impression que l’émotion jouée par l’acteur ? Le même corps peut-il se faire l’interprète de cultures différentes ? Qu’en est-il de la mémoire du corps ? Comment l’ethnoscénologie combine-t-elle anthropologie, esthétique et sciences de la vie ? À Meyerhold qui le félicitait d’avoir résolu le problème de l’âme, Pavlov avait répondu : « Vous savez, tout cela est beaucoup plus compliqué que vous ne le pensez. »

Pierre Philippe-Meden est chercheur associé à l’équipe d’accueil « Scènes du monde, création, savoirs critiques » de l’université Paris 8 et à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord. Ses travaux de recherche portent sur les problématiques d’écologie corporelle dans l’histoire des arts du spectacle vivant.

Vanille Roche-Fogli est doctorante en études théâtrales à l’université Paris 3 et au sein du laboratoire THALIM. Sa thèse porte sur l’épistémologie d’une approche cognitive de l’art de l’acteur. Elle a dirigé, pendant deux ans, une revue interdisciplinaire de jeunes chercheurs, Traits d’union.

Actes de la journée d’étude : « Neuroscènes », projet soutenu par la MSH Paris Nord où elle s’est tenue le 26 octobre 2015.

Sommaire

  • Avant-propos (Pierre Philippe-Meden & Vanille Roche-Fogli)
  • Théâtre et neurosciences : entre effet de mode, malentendus et recherche innovante (Jean-Marie Pradier)
  • Une approche neurocognitive de l’incarnation d’un personnage et du travail préparatoire de l’acteur (Vanille Roche-Fogli)
  • La technologie de biofeedback dans le travail de l’acteur : nouvelles perspectives méthodologiques ? (Dorys Calvert et José
  • Otavio Pompeu)
  • Spectacle vivant et neurosciences cognitives : questions épistémologiques (Gabriele Sofia)
  • Pour une approche cognitive du cirque (Philippe Goudard)
  • Du jeu théâtral dans la formation des médecins (Isabelle Catherine)
  • Scientists – performers – audiences: different modes of meaning-making (Corinne Jola)
  • Improviser ? de l’intuition à l’approche expérimentale (Cécile Vallet)
  • Mesurer les effets de la danse contemporaine sur des personnes atteintes de la maladie de huntington (Iris Chabrier-
  • Trinkler)

• Éditions Deuxième époque
• ISBN 978-2-37769-064-0
• Collection Linearis
• Format 13,5 x 20 cm
• mars 2019
• Nombre de pages 176
• 19€

>> consulter le site des Éditions Deuxième époque

Gorgias de Platon

Si la rumeur, la curiosité, le hasard ou l’intérêt vous font croiser la route de DAU PARIS au Théâtre de la Ville, sachez que Stéphane Poliakov et Hugues Badet y présentons des fragments du Gorgias de Platon, dialogue sur le pouvoir et la justice, la rhétorique. Cette pratique paradoxale du dialogue par le théâtre est en effet née en Russie/URSS dans la pratique d’A. Vassiliev (alias A. Krupitsa, directeur de l’Institut et maître en dialogue avec (Lan)Dau). Dans ce projet qui conjugue toutes les contradictions, Stéphane Poliakov et Hugues Badet y insérons la leur à partir de la force de négation de Socrate face aux sophistes de tout poil et continueront ainsi à explorer l’intégralité du Gorgias.

Stéphane Poliakov et Hugues Badet y seront généralement le soir après 20h (lundi, mardi, mercredi) ou en fin d’après-midi (après 16h les jeudi, vendredi, samedi) au 4e étage du Théâtre de la Ville dans l’une des pièces, chambres, salons, de « l’appartement communautaire » avec vue sur la Tour Eiffel, la Conciergerie, la Seine avec neige, soleil ou grisailles.
Du 24 janvier au 17 février 2019.

Stéphane Poliakov et Hugues Badet y joueront ensuite le 26 mars 2019 à 19h et 20H30 au Lavoir Moderne Parisien dans le cadre des Dionysies 2019.

« Platon dans la cité » de Stéphane Poliakov et Hugues Badet /collectif Spectacle-Laboratoire est un projet de recherche qui bénéficie du soutien de la MSH Paris Nord dans le cadre de son appel à projets.

Colloque, Vie psychique à l'hôpital : quelles recherches et quelles cliniques ?

Ce 3e colloque consacré à la pratique clinique et aux recherches menées par des psychologues cliniciens en milieu hospitalier, est destiné à tous les praticiens du soin psychique à l’hôpital, quels que soient leurs statuts et positionnements professionnels.

La journée du 21 février 2019 sera consacrée aux dispositifs de recherche et aux questions soulevées par leur mise en oeuvre : comment mener des recherches qualitatives interdisciplinaires à l’hôpital ? A partir de quelles questions ou hypothèses ? Comment tisser les liens de collaboration et de co-construction de la recherche avec nos partenaires médecins et les membres des équipes soignantes ? Quelles méthodes utiliser et avec quels repères éthiques ? Voilà certaines des questions qui seront abordées par des enseignants-chercheurs ayant initié des programmes de recherche sur les enjeux psychiques des pratiques médicales. Ils mettront les projecteurs sur les coulisses de cette « fabrique de la recherche » dont on ne présente généralement que la vitrine.

La journée du 22 février 2019 sera consacrée aux pratiques cliniques : comment mettre en oeuvre le soin psychique à l’hôpital ? Quels dispositifs cliniques les psychologues cliniciens peuvent-ils construire pour ce faire ? Comment enraciner leur pratique dans les théories psychodynamiques et psychanalytiques existantes ? Ces dernières sont-elles à réinventer au contact de la réalité clinique dans les unités de soin ? Plusieurs « binômes cliniciens-chercheurs » se succéderont pour aborder des situations cliniques spécifiques. Ces binômes se sont constitués grâce à une collaboration inédite avec le collège des psychologues de l’hôpital Necker.

>> Inscription obligatoire (places limitées) à l’adresse suivante : viepsychiquealhopital@gmail.com