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Journées du Mouvement Social | Aux marges des archives administratives et policières

30 juin à 09:00 - 19:00

Les déclinaisons croissantes de l’archival turn depuis les années 2000 mettent en lumière le regain d’intérêt pour les archives, non seulement dans les sciences sociales, mais aussi au-delà de leurs frontières (Poncet 2019). Cette journée d’études, qui s’inscrit dans le cadre des Journées du Mouvement social, vise à susciter de nouvelles discussions dans cette actualité des questionnements sur les archives et leurs usages, en se concentrant sur une population spécifique : les personnes et les groupes marginalisés.

Cette journée d’études entend contribuer à ces renouvellements de l’analyse des « marges », d’un point de vue théorique et empirique. D’une part, il s’agit d’interroger la notion de « marge » comme catégorie d’analyse. En effet, les populations pouvant relever de cette catégorie sont multiples : marges du monde du travail, géographiques, résidentielles, scolaires, minorités nationales, raciales ou religieuses, minorités de genre et de sexualité, criminels, « vagabonds », hippies… Souvent peu explicitée, la réflexion sur cette catégorie gagne à penser la distinction entre la notion de « marges » et d’autres termes voisins, comme ceux de « minorités » (Acke et al. 2023), de « déviance » ou d’« exclusion ». Elle doit aussi être historicisée, puisque les populations désignées comme « marges » varient au cours du temps. D’autre part, cette journée vise à mettre en dialogue archives d’État et archives produites « en marge » de ces dernières, telles que les archives communautaires. Comment (re)lire les archives administratives, notamment policières, pour étudier les populations marginalisées dans le cadre d’une histoire sociale ? Comment l’articulation avec des sources produites en marge des archives administratives et policières, et l’attention aux informations inscrites dans les marges physiques de l’archive, peuvent-elles s’articuler avec l’étude des populations marginalisées ? Que disent-elles de l’histoire desdites populations, de leur quotidien, pratiques, organisations, mais aussi des pratiques de surveillance de l’état ? Comment ces lectures renouvelées amènent-elles en retour à repenser la catégorie de « marges » ?

Programme

  • 9h00 : Accueil des participant·es
  • 9h30 : Ouverture de la journée par les organisateur·ices
  • 9h45-11h15 : Panel 1 – Savoirs policiers sur les marges
    Modération : Juliette Cadiot (CERCEC-EHESS)

Les marges en révolution ? Prostitution, hooliganisme et petite criminalité dans les archives de la police politique bolchévique (1918-1922)
Guillaume Minea-Pic (Université de Constance)

Reconnaître les « apaches » des « honnêtes gens ». Les usages policiers de l’infraction du port d’arme prohibée à Paris (1895-1940)
Roxane Bonnardel Mira (DiSSGeA, Université de Padoue)

Identity of Yugoslav dissidents within the state archives
Nemanja Stanimirović (Faculty of Political Sciences of the University of Belgrade)

  • 11h30-13h00 : Panel 2 – Archives photographiques des marges
    Modération : Véra Léon (EMA, CY Cergy Paris Université)

Photographier et décompter les bidonvilles : la production d’un monde à détruire
Antonin Gay-Dupuy (CHS, Université Paris 1)

L’impossible bertillonnage au féminin, ou comment le genre structure la photographie judiciaire
Celia Honoré (École des arts de la Sorbonne, chercheuse associée à l’Institut ACTE, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Un fichier photographique de prostituées dans un commissariat de police : contrôle mobile et subversion du modèle (1973-1982)
Agathe Meridjen-Manoukian (ISP, Université Paris Nanterre) & Clémence Moreau (Archives départementales du Val-de-Marne, AD94)

  • 14h30 – 16h : Panel 3 – Minorités de genre et sexualité
    Modération : Romain Jaouen (Centre d’histoire de Sciences Po Paris)

« Je suis un inverti », paroles d’homosexuels masculins dans les archives administratives et policières de Bordeaux (1878-1948)
Marc Lamonzie (CEMMC, Université Bordeaux Montaigne)

Ces petits mots qui pèsent lourd : construire une histoire de l’insulte homophobe (Arrondissement judiciaire de Lille, 1890-1985)
Sébastien Landrieux (IRHiS, Université de Lille)

Des réfugié•es queers et violent•es. Penser la violence de minorités sexuelles depuis les archives de l’exclusion du droit d’asile
Luca Taiariol (ISP, Université Paris Nanterre)

  • 16h15 – 17h45 : Panel 4 – Espaces de la marginalité
    Modération : Judith Lyon-Caen (CRH-EHESS)

Rapatrier la marge au centre ? Les autorités françaises et la gestion des « Français marginaux » dans l’Algérie indépendante (1962-1970)
Inès Baude (CESSP-EHESS et CESDIP-UVSQ/CY Cergy)

Espace public et contrôle social à Madrid pendant l’entre-deux-guerres : « quincenarios » et prostituées comme représentants du scandale
Pablo de Mora de Fuentes (Universidad Complutense de Madrid)

Faire l’histoire d’un espace catégorisé comme marginal : le maquis de Montmartre saisi par les sources administratives et la presse au début du XXe siècle
Pierre Joffre (Lab’Urba, École d’urbanisme de Paris, associé au CRESPPA-CSU)

  • 18h00-18h30 : Discussion finale

>> télécharger le programme complet (pdf)

Informations pratiques

  • lundi 30 juin, de 9h à 19h
  • à la MSH Paris Nord, amphithéâtre
  • ouvert à tous·tes

Comité d’organisation : Gabrielle Escaich (IRIS/EHESS), Sacha Najman (CRAL/EHESS), Tymoteusz Skowroński (European University Institute) et Antoine Perrier (CNRS/Le Mouvement social)

>> accéder au site internet de la revue Le Mouvement social

>> en savoir plus sur le pôle éditorial de la MSH Paris Nord

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Détails

Date :
30 juin
Heure :
09:00 - 19:00
Catégorie d’Évènement:

Lieu

MSH Paris Nord
20, avenue George Sand
93210 La Plaine Saint-Denis France
Téléphone :
01 55 93 93 00
Site :
Voir Lieu site web
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