Epistémologies du Sud et justice cognitive

Le Printemps de Paris 8 pour la justice cognitive s’inscrit dans l’effort de pensée coopérative et fait suite à l’Université d’Automne et aux Doctoriales Internationales à Dakar. Il s’adresse à tous les doctorant.es de Paris 8. Il accueillera à Paris 8 – Vincennes, Saint- Denis et au Campus Condorcet une équipe de chercheur.es du Centre d’Études Sociales de Coimbra (Portugal) en vue de mettre en discussion les Épistémologies du Sud dans les travaux des doctorants et doctorantes.

Les Épistémologies du Sud nous invitent à dépasser le sud comme aire géographique et l’opposition classique avec les épistémologies du « nord mondial » dont les postures de recherches sont hégémoniques et ce, quels que soient les territoires et les cultures. Elles sont en effet un ensemble « de connaissances nées et ancrées dans les expériences de peuples marginalisés qui résistent activement au capitalisme, au colonialisme et au patriarcat »… pour lutter contre les inégalités et les discriminations qui suggèrent « un changement épistémologique qui garantit la justice cognitive »…. « Les épistémologies du Sud représentent ces formes de savoir qui sont généralement discréditées, effacées et ignorées par les cultures dominantes du Nord mondial » (De Sousa, 2018).

Au cours du Printemps de Paris 8, les étudiant.es sont invité.es à se saisir des questions de méthodologies de recherches des Epistémologies du Sud pour mieux les découvrir ou les approfondir avec Boaventura de Sousa Santos dans une conception de pensée post-abyssale en nommant la critique « naturaliste », épistémicide et extractiviste des pouvoirs de la recherche du « nord mondial », sur les populations subalternisées quelles que soient les aires géographiques. En continuité, la gouvernementalité des souverainetés épistémologiques de la recherche sera présentée par Maria Paula Meneses lorsqu’elles continuent d’exercer un pouvoir colonial dans la construction sociale et politique des usages de la recherche visant un régime de contrôle des expériences, des connaissances et des savoirs. Ces postures de recherches post-abyssales seront par ailleurs travaillées dans un champ de pratiques sociales et politiques dans le cadre des dispositifs de promotion de la santé émancipatrice, inclusive, transformatrice et démocratique. Les liens entre la protection de l’environnement et la systématisation des comportements de protection dans le cadre de la santé collective et les enjeux épistémologies de la biomédicalisation de la santé à l’écologie des soins seront mises en discussion par João Arriscado Nunes. Ils sont en effet un des leviers de transformation sociale des politiques de santé publique soutenable en appelant aux éducations critiques et aux pédagogies coopératives, pour le droit à la santé et à l’environnement avec les populations des villes, des campagnes, des forêts et des eaux. La promotion de la santé émancipatrice étant entendue à l’articulation des praxis éducatives, sanitaires, juridiques, et des enjeux d’écologie naturelle, culturelle-linguistique-sociale, et corporelle-psychique, les conclusions porteront sur la fin de l’empire cognitif des savoirs hégémoniques euro-centriques nécessaire à leur développement.

Dates et lieux

• Vendredi 20 mars 2020
Maison des Sciences de l’Homme, Paris Nord, salle panoramique
20, avenue George Sand, 93210 La Plaine Saint-Denis
Métro Front Populaire – Ligne 12
et amphithéâtre du Campus Condorcet, (Métro Front Populaire – Ligne 12)
• Samedi 21 mars
EHESS (105 Boulevard Raspail) – 75006 Paris
Métro : Notre-Dame-des-Champs, Rennes, Saint-Placide
• Dimanche 22 mars
Université Paris 8 -Vincennes, Saint-Denis, Maison de la recherche, (Métro Saint-Denis Université- Ligne 13) ( sous réserve)
• Lundi 23 mars
Campus Condorcet (Métro Front Populaire- Ligne 12)
• Mardi 24 mars
Campus Condorcet (Métro Front Populaire- Ligne 12)

Un projet de recherche qui bénéficie du soutien de la MSH Paris Nord dans le cadre de son appel à projets.