AXE 2 – CORPS, SANTÉ ET SOCIÉTÉ
Responsables :
Dominique Memmi, directrice de recherche au CNRS, CSU (UMR 7112) – dominique.memmi@cnrs.fr
Stanis Perez, professeur agrégé-HDR en histoire moderne, membre du laboratoire PLEIADE (université Sorbonne Paris Nord) – stanis.perez@mshparisnord.fr
Cet axe aborde le corps et la santé comme outils d’analyse du social. Ses thèmes de recherche explorent la construction, la standardisation et l’administration des corps, de la naissance et de la mort, de la santé physique et mentale, des savoirs médicaux, et des émotions, dans une perspec-tive anthropologique, sociale, historique, philosophique et spatiale, afin de mieux saisir les en-jeux sociaux contemporains : de l’évolution des sensibilités aux formes variables que prennent aujourd’hui les inégalités de santé.
Responsables :
Gilles Raveneau, université Lumière Lyon 2 – gilles.raveneau@univ-lyon2.fr
Anne-Lise Dall’Agnola, GEMASS-CSU CNRS – annelise.dallagnola@gmail.com
Depuis la seconde moitié du xxe siècle, les sciences sociales sont préoccupées par la rationalisation, la scientifisation et la standardisation intervenues dans l’administration et le soin des corps. Parallèlement, l’usage des émotions en sciences sociales et ses réactualisations régulières, rappelle que les faits sociaux comportent une dimension émotionnelle, qui est historiquement située et socialement déterminée.
Les chercheurs peuvent donc être amenés à observer les effets de cette situation sur les acteurs sociaux confrontés à un éventail d’« organicités négatives » – corps malades, précaires, en situation de handicap, réfugiés, souffrants, vieillissants, en fin de vie, morts – avec les différentes émotions qu’elles génèrent. L’importance prise par le corps et les émotions interroge les sensibilités et les rapports entre humains et non-humains, les mobilisations politiques ou festives, les jeux et les sports, etc. La dimension anthropologique, sociologique et historique de ces mécanismes mérite attention. La crise sanitaire que nous avons traversée comme la mobilisation des Gilets jaunes, le succès des extrêmes droites en Europe et ailleurs comme les attaques et les régressions que connaissent les avancées notables en matière de droits des femmes et des minorités sexuelles soulignent l’importance de ces mécanismes.
Dans un contexte international de remise en question du bien-fondé des politiques de diversité et d’inclusion, l’appel à projet invite particulièrement cette année à penser la construction, de justification et d’administration de ces questions, de même que les différents effets de telles politiques, et à analyser plus généralement les mécanismes qui président aux différentes formes de discrimination, notamment celles à l’endroit des personnes en situation de handicap, des femmes, des minorités sexuelles, des minorités racisées, et de classe.
Responsables :
Philippe Musette, APHP, université Sorbonne Paris nord – philippe.musette@aphp.fr
Caroline Angleraux, Inserm U 1253, IHPST – caroline@angleraux.com
Les centres d’intérêt de ce thème cette année seront :
- l’impact des cadres théoriques sur la construction des savoirs médicaux (par exemple, com-ment une hypothèse de recherche oriente la lecture et l’exploitation de bases de données is-sues du vivant ? Comment une approche centrée autour d’une analyse génétique influence la manière de construire les savoirs médicaux ?) ;
- l’évolution de la manière dont on élabore des savoirs médicaux et son impact sur la détermi-nation d’une distinction entre savoirs et pseudo-savoirs médicaux et leurs conséquences so-ciales (la pandémie du covid peut être un cas d’étude) ;
- les méthodes de communication scientifique et la réception des savoirs médicaux au sein de la société (par exemple, qu’implique le peu de communication autour de l’expérimentation animale ? Comment expliquer que l’on accepte plus facilement la modification du génome non-humain à des fins thérapeutiques que la modification du génome humain à des fins expé-rimentales ? Quels rôles ont joué les communications savantes et grand public dans la récep-tion et la divulgation des savoirs liés au covid ?).
Responsable :
Samuel Lézé, ENS de Lyon – samuel.leze@ens-lyon.fr
Ce thème encourage et accompagne les nouvelles analyses de la genèse et du développement contemporain de l’expertise pour « dire la santé mentale aujourd’hui » :
- Qu’est-ce qui est désormais jugé comme un « équilibre » ou, au contraire, comme un « déséquilibre » des rapports sociaux au sein de la ville, la famille, l’école, la justice, le travail, le social, les loisirs, le sport et la médecine générale ?
- Quelles sont les nouvelles normes de la déviance à l’aune de la recherche des idéaux de bien-être et du bonheur ?
- Quel est l’impact de ces jugements moraux et politiques sur l’organisation des soins, le mandat des professions et l’expérience clinique en psychiatrie, psychologie, psychanalyse et psychothérapie ?
- Comment met-on en œuvre les actions d’une politique de santé mentale ? Dans ce domaine, qu’est-ce que « prévenir », « rétablir » et « promouvoir » ?
Pour explorer ses nouveaux enjeux, les projets de recherche accueillis dans ce thème démontreront l’intérêt de se fonder sur les méthodes empiriques en sciences sociales (historiographie et ethnographie, principalement) en lien ou non avec des cliniciens et des usagers (pouvant mettre en œuvre, par ailleurs, une recherche-participative) lors de l’archivage des trois étapes clé de l’accompagnement du programme dans une des rubriques du carnet de recherche Hypothèses « Dire la Santé mentale aujourd’hui » :
- Au démarrage, une présentation sommaire du programme pouvant éventuellement prendre la forme d’une capsule vidéo en 4mn (rubrique « capsules » et/ou « projets »).
- À mi-parcours, une intervention dans le séminaire mensuel de coordination du thème de recherche « anthropologie de la folie » (rubrique « séminaire »).
- En conclusion, un bref rapport sur les premiers résultats (rubrique « rapports »).
Responsables :
Vincent Godard, université Paris 8 – vincent.godard@univ-paris8.fr
Benjamin Lysianiuk, CNRS, laboratoire de géographie PRODIG – benjamin.lysaniuk@cnrs.fr
Laure Pitti, université Sorbonne Paris Nord – laure.pitti@cnrs.fr
Ce thème mobilise des disciplines variées des sciences humaines et sociales (géographie, sociologie, anthropologie, histoire) mais également d’autres champs (sciences du vivant, épidémio-logie). Il entend susciter des recherches sur les impacts des changements environnementaux sur la santé (évolutions des écosystèmes, changements climatiques, pression sur les milieux…).
Il est ouvert également aux travaux portant sur les déterminants de santé (y compris sociaux et comportementaux) et les logiques qui sous-tendent la production des inégalités socio-spatiales de santé (position sociale, sexe, nationalité, origine, classe d’âge, handicap, territoire, réformes du système de santé). Les études portant sur l’émergence d’enjeux sanitaires spécifiques aux contextes de crise (guerres, pandémies…) seront également les bienvenues. Ce thème s’intéresse aussi aux dispositifs de correction des inégalités (comme la prise en charge du handicap, l’amélioration de l’accès aux soins…) et à la production d’alternatives.