Colloque international, l'Amazighe / berbère du nord du Maroc : aspects linguistiques

Université de Tétouan-Tanger
Faculté des lettres et des sciences humaines
27, 28 et 29 octobre 2022

Évènement organisé par l’université de Tétouan-Tanger en partenariat avec la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord (université Paris 8 – CNRS – université Sorbonne Paros Nord).
Il se situe dans la continuité du colloque « Approches pour l’histoire de la langue berbère : mise en perspective d’une langue à travers les âges », projet soutenu par la MSH Paris Nord en 2020.

Argumentaire

Les variétés amazighes du Nord du Maroc (tarifit dont le parler des (Ayt) Iznacene, celle de Sanhaja Srair et celle de Ghmara) font partie des variétés vivantes de la langue amazighe/berbère qui appartiennent au phylum afro-asiatique composé de cinq autres groupes : sémitique, égyptien, couchitique, tchadique et omotique. Elles ont survécu, dans les zones refuges (montagnes, oasis), aux changements socio-économiques, linguistiques… qu’a subis, notamment depuis l’Antiquité, leur ancien territoire qui s’étendait de Siwa en Égypte à l’est jusqu’aux Îles Canaries à l’ouest, et de la Méditerranée au nord jusqu’au Niger, au Mali et au Burkina Faso au sud.

À la différence des autres grandes variétés vivantes de cette langue dont celles parlées au Maroc (tamazight au centre (Moyen Atlas), tachelhit dans notamment le Haut et l’Anti-Atlas), ces variétés sont un parent pauvre des études linguistiques berbères pendant la période coloniale qui a connu cependant une importante production scientifique. Il suffit de survoler la bibliographie de Galand (1979) où ne sont recensés que quelques titres (notamment les travaux des Pères Sarrionandia et Ibañez, et ceux de quelques chercheurs, militaires… français : Biarnay, Renisio, Laoust, Justinard, etc.) pour s’en rendre compte. Cela est dû essentiellement à la politique linguistique menée pendant le protectorat espagnol au Maroc (1912 – 1956).

Après l’indépendance et notamment à partir de la fin des années soixante-dix du siècle passé, plusieurs travaux (surtout des thèses de doctorat) ont été réalisés dans différents cadres théoriques (structuralisme, générativisme…) et ont porté sur les différents niveaux d’analyse (phonético-phonologique, morphologique, syntaxique, lexico- sémantique…). Autant d’éléments qui montrent que nous sommes sur la bonne voie, mais il nous reste encore du chemin à faire.

Apporter un souffle nouveau aux recherches linguistiques sur ces variétés est l’objectif principal de ce colloque qui va permettre, outre l’état des lieux de ce qui est réalisé, de s’arrêter sur les problèmes sur lesquels y butent les recherches, de fournir de nouveaux matériaux d’analyse, de déterminer de nouvelles pistes à explorer, de fixer de nouvelles priorités, etc.

Nous proposons les axes principaux suivants, mais toutes les propositions portant sur des aspects linguistiques de ces variétés sont les bienvenues :

– Aspects phonético-phonologiques, morphologiques, syntaxiques et lexico-sémantiques des variétés amazighes du Nord du Maroc ;
– Classifications linguistiques de ces variétés et de leurs parlers ;
– Contacts de ces variétés avec d’autres langues : punique, grec, latin, l’arabe (arabe classique et / ou moderne, et les dialectes depuis le haut Moyen Âge), l’espagnol et le français ;
– Variétés amazighes du Nord du Maroc et témoignages écrits (inscriptions libyques, documents grecs, latins… ; manuscrits arabes médiévaux et modernes) ;
– Variétés amazighes du Nord du Maroc et matériel onomastique ancien (toponymie et anthroponymie) ;
– Variétés amazighes du Nord du Maroc et emprunts morphologiques, syntaxiques, lexicaux… ;
– Emprunt et altération / usure des traits amazighes (lexicaux, morphologiques, syntaxiques, phonologiques) de ces variétés ;
– Parlers/variétés amazigh(e)s mixtes/hybrides (amazigh/arabe) … du Nord du Maroc ;
– Conservation et extinction des variétés amazighes du Nord du Maroc ;
– Variétés amazighes du Nord du Maroc et comparaisons internes et interdialectales ;
– Relation langue et société dans ces variétés ;
– Relation langue et culture dans ces variétés ;
– Les variétés amazighes du Nord du Maroc et codification / normalisation de l’amazighe au Maroc ;
– Variétés amazighes du Nord du Maroc parlées par la population

Comité d’organisation

– Mustapha El Ghachi (Doyen de la Faculté des lettres, Université Abdelmalek Essaadi),
– Maati Alaoui Fennane (Vice-Doyen chargé de la recherche scientifique, Université Abdelmalek Essaadi, Faculté des lettres),
– Abdelaziz Allati (Université Abdelmalek Essaadi, Faculté des lettres),
– Abdelhadi Mharref (Université Abdelmalek Essaadi, Faculté des lettres),
– Zakaria Benamar (Université Abdelmalek Essaadi, Faculté des lettres),
– Monaïm El Azzouzi (Université Abdelmalek Essaadi, Faculté des lettres),
– Azoubaa Jawad (Université Mohamed I, faculté polydisciplinaire, Nador),
– El Gharnati Rachid (Professeur d’amazighe, Asilah),
– Karim Boudchar (Doctorant, Université Abdelmalek Essaadi),
– Bilal Anoud (Doctorant, Université Abdelmalek Essaadi),
– Aziz Hanoun (Doctorant, Université Abdelmalek Essaadi),
– Boughanem Khalid (Doctorant, Université Abdelmalek Essaadi),
– El Moussaoui Mohamed (Doctorant, Université Abdelmalek Essaadi).

Comité scientifique

– Karim Bensoukas (Université Med V, Rabat, Maroc),
– Fatima Boukris (Université Med V, Rabat, Maroc),
– Maarten Kossmann (Université de Leiden, Pays-Bas),
– Mena Lafkioui (École des hautes études /CNRS, Paris, France),
– Ouahmi Ould-Braham (MSH Paris Nord, La Plaine Saint-Denis, France),
– Harry Stroomer (Université de Leiden, Pays-Bas),
– Abdelaziz Allati (Université Abdelmalek Essaadi, Maroc),
– Abdelhadi Mharref (Université Abdelmalek Essaadi, Maroc).

Publication des actes du colloque : juin 2023
Une feuille de style sera communiquée ultérieurement aux participants.

Avec la contribution de :

  • Centre de recherches et d’études amazighes au Rif, Alhoceima,
  • Association Massinissa, Tanger,
  • Association Amazighe Senhaja du Rif, Targuist,
  • Association Afsen Iserhen, Laarache,
  • Association Toumat pour la culture et le développement, Azlaf,
  • Association Bouya pour le développement, la culture, le sport et les droits de l’homme, Ben Tayeb.
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