Le conseil scientifique de la MSH Paris Nord, réuni le 4 décembre 2020, exprime son inquiétude sur les conditions techniques, financières et politiques qui pèsent aujourd’hui sur le travail des chercheurs et des enseignants chercheurs et sur les libertés académiques.

Les conditions sanitaires récentes de l’exercice de nos métiers ont généralisé l’usage de la communication numérique. Il serait fort préjudiciable d’en pérenniser l’usage car cela appauvrit considérablement les échanges scientifiques comme pédagogiques.

Par ailleurs, la loi de programmation de la recherche nous fait craindre un accroissement de la part de la recherche financée sur contrat. Si celle-ci offre des opportunités : collaborations avec des équipes internationales en interdisciplinarité, diffusion et valorisation des méthodes…, mais elle génère de nombreuses contraintes : recrutements précaires, temps passé au montage des dossiers successifs, poids des catégories du commanditaire… Sa généralisation contribuerait en outre à justifier la réduction des fonds récurrents qui permettent le temps long nécessaire à la recherche fondamentale.

Enfin, les déclarations concernant «l’islamo-gauchisme » à l’université et la suspicion de cas d’atteintes aux principes républicains constituent des menaces directes sur certains courants de recherche en particulier, et sur les libertés académiques en général.