Avec ce W. Benjamin, littéralement, Jean-Louis Déotte propose de relater les différentes étapes d’un travail fondamentalement collectif où il est bien difficile de savoir qui s’inspira de qui. Ou qui parasita qui.
Certes, dans une relation de recherche, l’« étudiant » parasite le maître, mais l’inverse est tout aussi vrai. Un livre de ce type est donc poreux parce qu’il est le résultat d’une réversibilité des échanges et donc d’une compénétration des pensées. Le parasite peut être éliminé par les anti-corps de l’hôte. À l’inverse, le parasite peut déprogrammer son hôte, le conduisant à l’anéantissement, parce qu’il ne peut se développer que dans son cadavre.
Dès lors, on dira que l’assimilation d’un parasite par un corps-hôte est réussie quand il lui devient indispensable : c’est un enrichissement « réciproque ».
W. Benjamin a été un parasite du second ordre pour le marxisme alors qu’il n’avait pas réussi avec les écrivains français des années trente, qui l’ignorèrent. Même s’il se désigna des « ennemis » comme Jünger ou Heidegger, ce n’est pas un penseur de l’affrontement ou de la résistance. La négativité dialectique est chez lui dissolution des formes acquises. C’est le sens des différentes critiques esthétiques et littéraires qu’il nous légua : de l’apparence, par la mise en marche, faire surgir l’apparition.
L’auteur
Jean-Louis Déotte est professeur émérite de philosophie (Paris 8 Saint-Denis). Il participe aux travaux de la MSH Paris Nord où il dirige la revue appareil.revues.org. Éditeur de la collection « Esthétiques » chez L’Harmattan, il est aussi « Commissaire » d’expositions.
• Dialogues avec I. Brocchini, M. Bubb, A. Brossat, V. Fabbri, P.D. Huyghe, I. Launay, F. Margariti, A. Naze,
• Collection « Esthétiques »
• ISBN : 978-2-343-12354-7
• 19 €
• 180 pages
• juin 2017
• Édition : Harmattan
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