Les bobos n'existent pas

Omniprésent dans les médias, mais aussi dans le champ politique et dans le langage ordinaire, le terme « bobo » n’est pas neutre. Son usage et ses variantes (« boboïsation », « boboïsé ») tendent à simplifier, et donc aussi à masquer, l’hétérogénéité des populations et la complexité des processus affectant les espaces urbains qu’ils prétendent décrire. En réduisant les « bobos » à des caricatures, on juge des caractères, des intentions et des volontés, en oubliant que les représentations et les pratiques des individus et des groupes sociaux prennent place dans des trajectoires singulières et un monde hiérarchisé.

Ainsi, scientifiquement parlant, les bobos n’existent pas, et des expressions telles que « boboïsation » ou « boboïsé » ne conviennent pas pour saisir et caractériser la diversité des logiques et des mécanismes, voire, parfois, les contradictions à l’œuvre dans les phénomènes de « gentrification ». C’est ce que montre cet ouvrage, qui propose un regard historique et sociologique sur le mot « bobo » et ses usages dans les univers médiatiques, politiques et culturels, comme dans les discours des populations impliquées.

Jean-Yves Authier est professeur de sociologie à l’université Lumière Lyon 2. Il a notamment publié, en collaboration, Sociologie de Lyon (La Découverte, 2010) et Sociologie urbaine (Armand Colin, 2015).

Anaïs Collet est sociologue, maîtresse de conférences à l’université de Strasbourg. Elle travaille sur la gentrification et a notamment publié Rester bourgeois : les quartiers populaires, nouveaux chantiers de la distinction (La Découverte, 2015).

Colin Giraud est sociologue, maître de conférences à l’Université Paris Nanterre. Il a publié divers travaux sur les homosexualités masculines et sur les processus de gentrification et de ségrégation urbaine, dont Quartiers gays (PUF, 2014).

Jean Rivière est maître de conférences en géographie à l’université de Nantes, spécialiste du champ de l’analyse électorale. Il a ainsi récemment coordonné le dossier « Élections présidentielles : les votes des grandes villes françaises au microscope » (Métropolitiques, 2017).

Sylvie Tissot est professeure de science politique à l’université Paris 8. Ses recherches ont pour objet les politiques urbaines et la gentrification. Elle a notamment publié De bons voisins : enquête dans un quartier de la bourgeoisie progressiste (Raisons d’agir, 2011).

Livre collectif  issu d’une journée d’études co-organisée par le CSU-CRESPPA avec le soutien de la MSH Paris Nord.

208 pages
15,5 x 24 cm
2018
18 €
ISBN-13 : 978-2-7297-0934-1

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