Dans son numéro 34, la Revue de la régulation explore le rôle et la place des coopératives dans l’économie.
La Théorie de la régulation s’est intéressée principalement à l’analyse des transformations et des crises du capitalisme, ainsi que des conflits que celui-ci suscite, via une approche historique. Comme Karl Marx l’avait vu, de manière quelque peu dialectique, les contradictions du capitalisme suscitent la création de modes de production alternatifs à celui-ci qui, tout du moins le pensait-il, allaient finir par se substituer à lui. Les coopératives font partie de ces innovations institutionnelles du XIXe siècle qui cherchaient à construire une alternative démocratique au capital, tant et si bien que John Stuart Mill prévoyait qu’elles remplaceraient les sociétés capitalistes. Cependant, Marx avait clairement sous-estimé la capacité du capitalisme à s’adapter et Mill surestimé la capacité des coopératives à dépasser les entreprises capitalistes. Il est donc bien logique que la Théorie de la régulation s’interroge sur sa capacité à rendre compte de ces alternatives, de leur viabilité comme de leur capacité de s’étendre. C’est l’objet du dossier de ce numéro comptant, outre l’introduction du dossier, six articles et une note de lecture et coordonné par Thomas Lamarche et Nadine Richez-Battesti.
Les socialistes et communistes français en 1981 espéraient eux-aussi parvenir à « dépasser » le capitalisme, mais les espoirs de l’alternatives (et de l’alternance) s’écrasèrent sur différentes contraintes économiques amenant au fameux tournant de la rigueur. Thomas Dallery et Fabien Eloire analysent d’un regard neuf ce fameux épisode historique du retour au « réalisme économique » à gauche.
Autre incarnation d’alternative, le communisme, a connu les échecs que l’on sait, ce qui a amené d’autres revirements historiques : c’est le cas de la Chine qui entama sa transition vers l’économie de marché au travers des zones économiques spéciales, comme nous l’explique Thierry Pairault dans la rubrique Opinions/Débats.
À cela s’ajoute la note de thèse de Nelo Magalhães, « Matières à produire l’espace : une histoire environnementale des grandes infrastructures depuis 1945 » qui vient conclure un numéro assez dense.
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